ANIMAUX |
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Le singe bientôt humain ? Certains animaux doivent être considérés comme des sujets à part entière, dotés d'une histoire, d'une conscience de soi et de représentations complexes. Affirmation polémique. Les recherches, notamment génétiques troublent la donne. "L'homme est confronté à la plus grande crise d'identité de son histoire, avertit Dominique Lestel. L'éthologie a opéré une révolution majeure dont on n'a pas pris toute la mesure." Ce philosophe et éthologue, enseignant en sciences cognitives à l'Ecole normale supérieure, semble en avoir mesuré l'ampleur. Pour nourrir un ouvrage sur les Origines animales de la culture, il a dépouillé l'ensemble des observations éthologiques menées depuis plus de quarante ans sur les primates, les oiseaux ou encore les cétacés. Conclusion ? "En règle générale, nous acceptons trop vite l'idée qu'une frontière claire et nette sépare l'homme de l'animal. Nous croyons aussi qu'il est possible de la caractériser de façon définitive par un processus ou un phénomène majeur existant chez l'homme et non chez l'animal." Cette façon de penser serait pernicieuse. "Elle reconduit l'idée du chaînon manquant sous une forme plus intellectualisée." Or, "l'homme est seulement une espèce d'animal, qui se définit par une foultitude d'écarts par rapport aux autres animaux. "La conviction que l'animal est une espèce de robot perfectionné reste la représentation dominante chez les scientifiques qui s'intéressent à lui", regrette Dominique Lestel. Cet animal objet-ni plus ni moins l'animal machine des cartésiens ou des comportementalistes- est perçu et étudié comme sans conscience ni histoire, ni ego, ni volonté. "Il est littéralement jeté dans le cours du monde où il évolue au gré des stimuli rencontrés. Pourtant, les observations, qui se multiplient, montrent que certains animaux ont des comportements culturels et qu'une population de cimpanzés comme celle de Taï ou de Gombe est "composée de vrais sujets" qui pourraient même être étudiés sur un plan ethonographique. Loin de constituer une rupture propre à l'homme, les comportements culturels ont émergé progressivement dans l'histoire du vivant. "Nous devons admettre l'idée qu'il existe une pluralité de cultures, non quantitativement, mais par nature porteuses de caractéristiques différentes", insiste le chercheur. La majorité des éthologues répugnent encore à s'engager sur cette voie : le terrain est miné et la discipline, encore jeune, risque d'y perdre un certain crédit. En outre, la thèse du "sujet animal" est potentiellement traumatisante. "C'est la quatrième blessure narcissique apportée par la révolution invisible et l'éthologie contemporaine, analyse Dominique Lestel. Après Copernic, Darwin et Freud, l'éthologie montre que nous vivons dans un monde où coexiste une pluralité de sujets, même si les sujets animaux ne sont pas superposables aux sujets humains." Il plaide pour que désormais l'étude de l'animal fasse aussi partie...des sciences sociales ! Un Tournesol de... 3,40 mètres JOSEPH RADUHA, jardinier émérite de Coubert, a bien cru qu'il venait d'attraper subitement la main verte. En rentrant de vacances, il a découvert à côté de ses salades un tournesol haut de plus de 3,40 mètres. Depuis, sa femme et lui s'interrogent sur cette miraculeuse poussée : « Nous sommes partis seulement un mois en vacances. En regardant dans mon jardin, j'ai vu cette chose étrange. Le tournesol a bien pris 1,40 mètre en un mois. Je ne comprends pas. Pourtant personne ne l'a arrosé. Quant aux autres tournesols, ils sont restés à hauteur normale, vers 1,60 mètre. Ce doit être la canicule. » Et sa femme de rigoler : « On va planter des graines de ce tournesol et on verra l'année prochaine si on bat un nouveau record.
300 000 cétacés meurent chaque année pris dans les filets de pêche (WWF) "Toutes les deux minutes, un cétacé meurt d'une manière cruelle et absurde", s'est indigné Volker Holmes, expert du mammifère marin au WWF. "Les filets de pêche sont responsables de la mort de plus de baleines et de dauphins que tous les autres facteurs humains réunis" a-t-il poursuivi. Selon le WWF, les milliers de kilomètres de filets lancés quotidiennement dans les océans chaque jour sont fatals aux cétacés, car souvent invisibles et indétectables par les sonars des animaux. Les animaux les plus petits n'ont pas la force de se dégager. Le WWF espère que la commission baleinière trouvera un moyen de résoudre ce problème, qui sera au centre des discussions lors de sa réunion du 16 au 19 juin à Berlin. La réunion devrait être l'occasion d'un affrontement entre les partisans de la chasse à la baleine, en tête desquels le Japon et l'Islande, et ceux qui militent pour la protection des cétacés et veulent créer des sanctuaires dans l'Atlantique-sud et le Pacifique sud.
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